Le Liban des mers et du commerce

 

webmaster Alexa Younes

 

Julien DAHDAH,

Georges FARHA,

Hadi JALKH,

Alexa YOUNES,

PCEM1

 

 

 

     Avec une superficie de 10 452 km2, un littoral de 210 km, soit une largeur variant de 40 à 70 km et une économie de marché ayant prédominé, le Liban est peuplé par des commerçants presque innés

  carte géographique actuelle du Liban

 Leurs ancêtres déjà, les Phéniciens, cantonnés sur la côte, ne jouissant que de plaines étroites, mais favorisés à la fois par le bois des forêts, par le débouché des caravanes qui touchaient Damas après leur traversée du désert, et par la présence du murex qui leur donne le monopole de la teinture de pourpre, se vouèrent à leur vocation commerciale et se tournèrent délibérément vers la mer.

Depuis, le Libanais, réel nomade de la mer, émigre vers l`inconnu si bien que nos compatriotes à l`étranger sont environ quatre fois plus nombreux que ceux habitant le Liban. Nous sommes tentés, naturellement, d`affirmer que ce sont des motivations commerciales qui incitent notre peuple à, un beau matin, décider de tout quitter et s`envoler vers des étendues où l`herbe serait plus verte. La vérification de cette hypothèse fait l`objet de notre enquête.

Dans une première partie de notre entreprise, nous retracerons l`histoire de l`émigration libanaise à travers l`histoire. Ensuite, nous jetterons la lumière sur le commerce, présumé moteur de cette dernière.

 

 

 

1.L`émigration à travers les temps

 

1.1.La première phase : 1860-1900

 

L`émigration libanaise débute au lendemain des combats entre Chrétiens et Druzes en 1860 dans le Chouf. Mais ce furent surtout l`insécurité et la misère résultant de l`oppression ottomane qui devaient provoquer les premiers départs, à savoir :

-émigration des paysans maronites vers les pays voisins et vers certaines îles de la Méditerranée (Chypre en particulier) ;

-émigration des Druzes, après les événements de 1860 vers le Hauran devenu depuis Djebel Druze ;

-émigration des Métouales vers le nord ;

-émigration des Libanais attirés par le commerce et l`agriculture cers les terres fertiles d`Egypte qui venait de sortir de la léthargie après les campagnes de Napoléon ;

-émigration timide vers le Nouveau Monde, encouragée par la venue de touristes américains visitant la Terre Sainte.

Les chiffres disponibles sérieux ne sont pas nombreux mais suffisants cependant pour cerner ce problème avec objectivité.

Aux Etats-Unis, le département de l`Emigration a consigné sur ses registres les années suivantes :

-1869 : 2 émigrés ;

-1871 : 67 émigrés ;

-1880 à 1890 : 2 220 émigrés .

Jusqu`à cette période, ils étaient toujours dénommés Turcs.

-1899 : 3 708 émigrés dénommés Syriens.

Il est probable que la quasi-totalité de ces réfugiés étaient des Libanais.

Durant la même période, l`Etat brésilien avait reçu :

-de 1884 à 1893 : 96 émigrés ;

-de 1894 à 1903 : 7 214 émigrés.

Tous avaient également été enregistrés sous l`appellation de Syriens bien que provenant du Liban en majorité.

Ces deux exemples ne reflètent qu`un aspect très fragmentaire de la situation générale puisque la population ayant quitté le pays au cours de la première phase a été évaluée à 120 000 environ.

 

 

1.2.La deuxième phase :1900-1914

 

Il s`agit désormais, non plus de paysans partant à l`aventure, mais d`une émigration bien organisée. En effet, la première vague s`étant bien intégrée dans les pays du Nouveau Monde et ayant établi un commerce déjà florissant, le premier émigré s`est fait rejoindre par sa famille et ses amis. Il s`agit toujours de paysans incultes ; c`est l`époque de la grande ruée vers l`étranger.

Aux Etats-Unis, le département de l`Emigration a retenu ces chiffres :

-1900 : 2 920 émigrés ;

-1903 : 4 822 émigrés ;

-1910 : 6 317 émigrés ;

-1914 : 9 023 émigrés.

Le Brésil a consigné dans ses archives entre 1904 et 1913 l`arrivée de 4 600 émigrés.

En Argentine, on enregistre une arrivée annuelle d`environ 600 nouveaux émigrés.

Cette population, bien que d`origine libanaise dans son écrasante majorité, reçoit toujours l`appellation de Turcs ou de Syriens.

En Afrique Occidentale, où l`on avait enregistré seulement cinq arrivées en 1892, on atteignait le chiffre de 4 000 au début de la Première Guerre mondiale ! Dans cette partie du monde, on les enregistrait sous le nom de Libano-Syriens.

La Première Guerre mondiale interrompit le mouvement migratoire. La situation est catastrophique dans le pays où sévit le typhus ; une invasion de sauterelles dévaste les récoltes et provoque la famine

  famine

 On déplore environ 150 000 morts. La fin des hostilités entraîne une reprise accélérée des départs.

Cependant, les Etats-Unis se dotent de nouvelles lois pour endiguer l`émigration sur leur territoire. Un quota annuel de 123 émigrants seulement est attribué à la Syrie. L`émigration s`oriente alors vers l`Amérique du Sud, notamment le Brésil, l`Argentine, l`Uruguay et vers les colonies françaises et anglaises d`Afrique Noire.

 

 

1.3.La troisième phase :1914-1941

 

De 1914 à 1941, on enregistre au Brésil 45 775 nouveaux émigrés libanais tandis qu`en Afrique Occidentale Française, de 1921 à 1936, 6 871 émigrés dont 1 835 femmes arrivent dans la région.

De 1929 à 1934, c`est le retour vers la mère patrie. La crise économique mondiale de 1929 et l`amélioration constante des conditions de vie au Liban dues aux efforts de la puissance mandataire, provoquent des retours dans des proportions telles qu`ils l`emportent sur les départs.

C`est ainsi qu`après avoir atteint 8 614 personnes en 1923, les départs se réduisent a 1 177 en 1932, se laissant même dépasser par les retours qui atteignent 1 944 personnes en 1932 et 1 715 en 1938. Entre 1921 et 1933, on estime à 80 000 le nombre de Libanais ayant quitté définitivement le pays.

Alors que les Libanais ayant émigré avant la guerre de 1914-1918 étaient dans leur majorité des paysans illettrés, les citadins, pour la plupart instruits, font leur apparition dans les statistiques de l`émigration libanaise durant les années de l`entre-deux guerres mondiales. Il s`agissait de chômeurs touchés par la crise économique.

De 1939 à 1945, le mouvement migratoire s`interrompit de nouveau en raison de la Seconde Guerre mondiale. Il devait reprendre sous le régime de l`indépendance au lendemain même des hostilités. Le retrait des troupes françaises et britanniques du Liban avait eu pour conséquence le licenciement massif de dizaines de milliers de travailleurs libanais. Cette masse de travailleurs, du jour au lendemain sans travail, fut augmentée en 1948 et 1949 de plus de 100 000 réfugiés de palestiniens arrivés massivement.

Pourtant, à partir de 1951, le mouvement migratoire chuta de nouveau comme en témoignent les chiffres suivants (estimations) :

-1951 : 4 077 émigrés ;

-1952 : 2 725 émigrés ;

-1953 : 3 315 émigrés ;

-1955 : 4 555 émigrés ;

-1957 : 2 000 émigrés.

Cette nouvelle situation a été provoquée par l`expansion du tourisme entrouvrant le développement du marché des services.

D`après les dernières estimations du ministère des Affaires étrangères et des Libanais d`outre-mer, le nombre des émigrés, compte tenu de leur descendance née à l`étranger, n`était pas inférieur en 1958 à 1 250 000 personnes, et leur répartition était approximativement la suivante :

 

 

 

Pays ou continents

 

 

 

Chiffres

 

Grandes agglomérations ou pays

Etats-Unis

400 000

New York, Detroit, Los Angeles

Brésil

350 000

Sao Paolo, Rio de Janeiro, Bahia, Manaus, Minas

Argentine

200 000

Buenos-Aires, Rosario, Cordoba, Santa-Fé

Colombie, Vénézuela, Equateur, Bolivie

45 000

Bogota, Baranquilla, Caracas, Quito, Guayaquil, La Paz

Mexique

40 000

Mexico, Vera Cruz

Canada

15 000

Montréal, Ottawa, Région des Grands Lacs

Uruguay

15 000

Montevideo

Cuba

12 000

La Havane

Chili, Paraguay

10 000

Valparaiso, Santiago

Autres pays et îles d`Amérique

20 000

Lima, Port-au-Prince, Cuidat, Kingston

Afrique

70 000

Dont 30 000 environ en Egypte (Le Caire, Alexandrie, Mansoura, Port Saïd), Dakar, Saint-Louis, Conakry, Bahurst, Lagos, Johannesburg, Captown, Durban

Australie

25 000

Sydney, Melbourne, Adelaïde, Brisbane

Nouvelle-Zélande

2 000

Dunedin

Europe

5 000

France

 

 

 

1.4.La quatrième phase : 1975-1996

 

La guerre au Liban (1975-1990) et ses conséquences sur la sécurité et l`économie du pays a relancé avec vigueur le phénomène de l`émigration qui, cette fois encore, a beaucoup plus touché les populations chrétiennes

bus de Aïn Al-Remmaneh

Vieux souks incendiés 

Passage du musée

Rue des banquesInfirmité et destructions

Exécution 1

Exécution 2

Victime d`une voiture piégée

Attente pour le pain

Recherche de carburants

Bain dans la rue

Récupération de marchandise

Transaction en shekels

 

 exode

 

 Il n`est toujours pas possible de chiffrer avec précision l`importance du mouvement migratoire. Il aurait provoqué un désequilibre remettant en cause la répartition confessionnelle admise jusqu`à présent dans le pays.

En 1975, la population libanaise aurait été de 2 849 000 habitants. Ce nombre aurait atteint 2 897 000 habitants en 1976. Mais la recrudescence de la violence en 1976 a entraîné une baisse du nombre des résidents à 2 272 000 à tel point que le nombre des émigrants a atteint 625 000.

En 1977, au cours de l`accalmie, le nombre des résidents a augmenté pour atteindre

2 625 000 personnes, en fait 2 946 000, si on ajoute les émigrés rentrés, soit 321 000 personnes.

En 1981, le nombre des émigrés avait baissé jusqu`à 232 000 personnes puis augmenté en 1982 pour atteindre 455 000. En 1983, à l`occasion de la « Guerre de la Montagne », il s`est élevé à 670 000 et, à l`occasion de la « Guerre de la Banlieue-sud », il a atteint 735 000 en 1984 et 802 000 en 1985, avant de chuter en 1986 puis remonter de nouveau en 1987.

Cependant, à l`occasion des élections présidentielles en 1988, l`émigration a repris sa courbe ascendante pour atteindre le chiffre de 685 000 puis plafonner en 1990 et 1991 durant les deux dernières années de la guerre et dépasser le million, représentant environ le tiers de la population effective.

Ainsi, dès 1989, l`émigration s`est intensifié et a pris une nouvelle tournure. Les candidats au départ choisissent l`Australie et l`Amérique du Nord. Ces pays d`accueil offrent des facilités d`intégration, et des familles entières font le déplacement.

Dans certaines villes, les communautés libanaises sont si importantes qu`elles occupent des quartiers entiers. Le danger pour le Liban réside dans le fait que les citoyens ayant choisi l`exil sont généralement les nantis ou les intellectuels et que le pays se vide petit à petit de ses forces vives.

La situation actuelle dans le pays n`a pas aidé au retour d`un certain nombre d`émigrés. Elle n`a pas enrayé l`émigration. Si on applique le principe de la croissance annuelle au taux de 1,7 %, la population libanaise devrait être de 794 000 habitants en 1992. En fait, elle est de 3 061 000, c`est-à-dire que le nombre de personnes demeurant en dehors du Liban est de 733 000.

Ceci ne signifie pas qu`il n`y a pas eu de retour de Libanais. Mais ce retour a été compensé par une émigration comparable ou un peu plus importante à cause de la situation économique et le manque de progrès sur le plan de la réconciliation nationale.

Les élections législatives de l`été 1992 et l`agression israélienne au Liban-sud en 1993 ont eu la plus grande influence sur le ralentissement du retour.

A partir de cette date, 23 501 Libanais ont encore émigré, dont 19 973 hommes (85 %) et 528 femmes (15 %).

 

 

 

2.Le commerce, principal moteur de l`émigration ?

 

2.1.Commerçants libanais à l`étranger de renommée mondiale

 

2.1.1.L`automobile

 

Il y a trois ans, Nissan était en danger de mort. En effet, le géant japonais de l`automobile avait une dette de 20 milliards U.S.$. Mais, sous Carlos Ghosn, P.D.G. d`origine libanaise, la convalescence de Nissan fut extraordinaire. Il identifia rapidement les points faibles de la firme. Résultat : Nissan a réalisé une réduction de dette ainsi que le profit ciblé une année avant la date prévue.

Sans faire abstraction des services que Jacques Nassr, P.D.G. bien de chez nous, a rendu à sa compagnie.

 

2.1.2.La restauration

 

Retenons la célèbre chaîne de restaurants Maroush. Etablie depuis 20 ans à Londres, elle est réputée pour son excellence dans l`art culinaire libanais. La chaîne ne cesse de s`étendre et compte, aujourd`hui, 11 restaurants dans la région centrale de Londres. Mais qui se cache derrière ce succès ? Maroush Abouzaki. Il arriva à Londres en 1975 et travailla en tant que chef dans les restaurants libanais jusqu`en 1981, quand il ouvrit son premier restaurant.

 

 

2.1.3.La haute couture

 

Diplômé de la chambre syndicale de la Couture Parisienne en 85, Robert Abi Nader se perfectionne à Paris dans des maisons de haute couture très prestigieuses. Puis, il rentre à Beyrouth pour fonder sa maison de couture. Il présente sa première collection. Il obtient tout de suite un succès fou dans tout le monde arabe. Il habille toutes les princesses et femmes des présidents du Moyen-Orient. Alors, il décide de revenir à son premier amour, Paris, où il présente sa première collection au Carrousel du Louvre en juillet 97 

collection printemps-été 2003, Robert Abi Nader, aux côtés d`Yves Saint-Laurent

 

2.1.4.L`horlogerie

On ne peut évoquer l`horlogerie sans évoquer Swatch et, partant, Nicolas Hayek, patron de la direction opérationnelle de Swatch group, groupe qui pèse 2 640 milliards d`euros et 20 000 collaborateurs. A partir de la Swatch, ce dernier a bâti un leader international, qui gère la fameuse montre en plastique et 17 autres marques, dont certaines de luxe. Aussi, grâce à lui, Bienne est devenue le centre du monde puisqu`on y trouve le méridien du Beat, la nouvelle heure universelle des temps internet, plébiscitée par les internautes. Depuis le premier janvier 2003, Georges Nicolas Hayek a officiellement pris les rênes de pouvoir de son père…si bien que certains parlent de règne ad vitam aeternam en ce qui concerne la « dynastie » Hayek !

2.2.Le village de Meziara

2.2.1.Repères géographiques et historiques

 

Meziara est un village appartenant au governorat du Liban-Nord, caza de Zghorta. Perché à 900 m d`altitude, il surplombe le village de Zghorta 

Zghorta, vu de Meziara

Après une lutte menée contre les premiers occupants, chiites, de Meziara, les habitants actuels de Meziara, maronites, s’installent définitivement à Meziara et y construisent, en 1784, la première église         première église

 

A partir de 1800, les habitants commencent à émigrer…Une émigration qui, depuis, n'a pas connu de répit. Ce qui ne manque pas de se faire sentir sur le terrain.

 

2.2.2.Meziara, avant l`émigration

 

C`était un modeste village, à l`instar de la majorité des villages libanais. Les anciennes maisons, encore présentes à Meziara, témoignent de ce passé des plus anodins 

 Agriculture

Vestiges 1

Intérieur d`habitation abandonnée

Ruelle du vieux village empruntée par des tous petits et leurs grands-parents

Vestiges 2

Maison traditionnelle

 

 

 

2.2.3.Meziara, après l`émigration

 

Il suffit de flâner dans les rues de Meziara pour se rendre compte de la prospérité du village, les habitations étant les unes plus imposantes et originales que les autres. Néanmoins, Meziara a quelque chose d`un village fantôme. En effet, ses rues sont vides et ses maisons semblant émaner d`un univers puéril fantastique demeurent inhabitées. Les rares passants que l`on croise sont très âgés ou très jeunes. C`est dire que la population active aurait déserté Meziara 

 Maison-avion

Château

Maison-pyramide

Vue d`ensemble

Club libanais de vol libre 1

Rue portant le nom de principal pôle d`émigration

Villa, Rodolphe Dahdah

Club libanais de vol libre 2

Villa, le maire

Villa, Joseph Dahdah

 

Villa, Gilbert Chaghoury (piste d`aterrissage pour helicopter)

Projet Chaghoury à Meziara 1

Projet Chaghoury à Meziara 2

Maison-tournesol

 

 

 

 

2.2.4.Aux racines de cette métamorphose, l`appel du commerce

 

Dans le souci de vérifier les sources de la richesse des habitants de Meziara ayant émigré, nous avons réalisé un entretien avec M. Marcel Khoury, maire de Meziara.

 

Question : Quelle est la proportion des habitants de Meziara qui tirent leurs revenus de l`étranger ?

Réponse : 90 %. Sachons, par ailleurs, que 70 % d`entre eux vivent à l`étranger. Quant aux 30 % de la population restants, ils regroupent vieillards et jeunes en âge d`apprendre. C`est pourquoi le village paraît vide.

Q : Pourriez-vous nous dresser le profil de l`habitant de Meziara, candidat à l`émigration ?

R : Genre masculin principalement, âge moyen de 17 ans avant les années 80 et de 21 ans après les années 80 (aujourd`hui, on ne quitte pas avant d`avoir un diplôme universitaire en poche), au chômage.

Q : Quelles sont les destinations les plus prisées, aujourd`hui, pour ce candidat ?

R : Le Nigeria, à lui seul, regroupe 50 % des habitants de Meziara. Sans oublier, dans l`ordre décroissant d`importance, le Brésil, l`Australie, les Etats-Unis et l`Europe, qui, à la fin de la liste, n`abrite que 5 à 6 % d`émigrants venant de chez nous.

Q : A-t-on gardé le contact avec les émigrants ?

R : Malheureusement, on ne l`a maintenu qu`avec environ la moitié d`entre eux. Quant aux autres, ils ont coupé les ponts avec leur patrie.

Q : Quelle est la part d`entre eux qui retournent au pays ?

R : A peine 5 %.

Q : Parmi les activités des émigrants en terre d`accueil, est-il correct d`affirmer que la voie commerciale est celle qu`empruntent le plus les habitants de Meziara à l`étranger ?

R : Oui ! La quasi-totalité des émigrants vivent du commerce. 70 % d`entre eux sont employés dans des sociétés libanaises et 30 % sont actionnaires ou pratiquent un commerce libéral.

Q : Justement, quels sont les biens et services concernés par ce commerce ?

R : Les secteurs sont variés, à savoir : agroalimentaire, construction (bâtiment et travaux publics), industrie textile, essence, hôtellerie, jeux du hasard…

Q : Que peut-on dire sur la taille des entreprises, exprimée en nombre de travailleurs ?

R : La fourchette est large. A titre d`exemple, Gilbert Chaghoury est à la tête de

60 000 employés répartis un peu partout sur le territoire nigérian.

Q : Les travailleurs sont-ils exclusivement libanais ? Si non, quels sont les postes occupés par ces derniers et ceux confiés aux autochtones ?

R : Généralement, les travailleurs haut placés sont libanais et la main d`œuvre est locale.

Q : Quels sont les marchés des produits commercés?

R : L`exportation est négligeable étant donné que la qualité des produits et services est incapable de concurrencer celle des produits et services des pays développés.

Q : A votre avis, quels sont les avantages que présentent les pays étrangers cités par rapport au commerce et dont le candidat libanais à l`émigration se sent privé dans son pays ?

R : Tout d`abord, des facilités au niveau de la vie quotidienne : éducation des enfants, logement, transport, communications…assurés par la société de l`employé. En plus, le faible coût de la main d`œuvre est un avantage incontournable. Finalement, les pays étrangers offrent des éléments inexistants au Liban comme l`essence impliquant le secteur de l`énergie, un territoire vaste permettant de mettre sur pieds une entreprise de transports…

Q : Est-ce que le Liban profite des capitaux accumulés au Nigeria ?

R : Pas autant qu`on le voudrait mais ces capitaux sont tout de même investis sous trois formes : comptes en banque, projets tel le projet Chaghoury de construction qui est censé moderniser notre village, achat de terrains et appartements.

Q : Comment les populations locales perçoivent-elles les commerçants libanais installés chez elles ? Voient-elles en eux une concurrence néfaste ou plutôt un partenaire qui contribue au développement national ?

R : Les autochtones apprécient les Libanais pour deux raisons essentiellement. D`abord, les Libanais font preuve de générosité en matière de salaires. Ensuite, les Nigérians éprouvent pour eux de la confiance, plus qu`ils n`en éprouvent pour leurs concitoyens car ces derniers ne sont pas doués pour la gérance et ont tendance à se jouer de mauvais tours dans le but de satisfaire leurs intérêts personnels.

Q : Aujourd`hui, les pôles d`attraction continuent-ils à faire rêver les jeunes émigrants potentiels de Meziara ?

R : Nos confrères ne sont pas prêts de s`enraciner au Liban tant que la situation, ici, reste instable. Toutefois, on peut relever une baisse sensible des départs vers le Nigeria récemment. Et ce, à cause de la perte de valeur de la monnaie nigériane.

 

 

 

 

Conclusion

 

En début d`enquête, nous préssentions que le Libanais émigre dans l`optique de pratiquer le commerce à l`étranger. Au fil de notre recherche, cette hypothèse ne cessait de se confirmer. Par conséquent, il est légitime d`affirmer que l`émigration libanaise à travers l`histoire est, essentiellement, sous-tendue par des ambitions commerciales. Ce n`est qu`une des manières dont le Liban parvient à marier les termes « mer » et « commerce » et, de la sorte, à garantir sa survie envers et contre touS ! 

coucher du soleil

 

 

Remarque

La soutenance orale aura pour support une présentation Power Point.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Bibliographie

 

Encyclopédie Encarta de luxe 2001

Le point sur le Liban, G. Figuie, Mokhtarat, 1998

Liban, le siècle en images, les éditions Dar An-Nahar, 2001

Polycopié sur les sémites occidentaux, cours d`histoire des religions, Père Dalmais

http://www.bilan.ch/

www.libération.com/top10_envoi.php

http://www.maroush.com/

http://www.robert-abinader.com/

http://www.topcompanies.co.za/